Devenir grand-maman, c’est remplir un merveilleux rôle et c’est également une immense adaptation! Passer du rôle de maman à grand-maman, c’est parfois une transition qui nous fait vivre des montagnes russes d’émotions!
S’effacer, juste assez pour laisser la possibilité aux nouveaux parents d’émerger. Observer notre enfant et son partenaire créer leur propre bulle familiale. Accepter qu’ils fassent les choses différemment de ce que l’on a fait, ou de ce que l’on aurait aimé qu’ils fassent. Trouver notre place en tant que grand-parent. Créer un lien fort avec ce tout nouveau petit être. En somme, il se passe tant de choses en toi pendant cette transition si importante dans ta vie.
Je souhaite que la lecture de cet article permette aux générations plus de compréhension, de sérénité. Après tout, vous aurez tous besoin les uns, des autres pour accueillir et guider ce nouveau membre dans la famille. Chacun aura un rôle primordial à y jouer!
Comment être un soutien lorsque ton enfant devient parent
N’hésite pas à exprimer ta fierté de le voir dans son nouveau rôle de maman, de papa.
Assurément, il a davantage besoin de tes encouragements que de tes conseils. Tu lui prouves ainsi que tu as confiance en ses capacités parentales. Et sois assuré qu’il se tournera plus facilement vers toi pour un conseil sachant que tu lui laisses toute la latitude d’être le parent.
Par exemple, essaie de demander comment tu peux aider le plus efficacement, plutôt que de faire ce dont tu as envie.
Fais lui sentir ton soutien et ta disponibilité, ce sont des cadeaux inestimables.
La clé : la communication
Comme dans beaucoup de domaine, la communication sera la clé maîtresse pour mieux se comprendre. Le « master » qui, employé avec amour et respect, ouvrira la porte de tous les cœurs.
D’abord, il faut apprendre à écouter. Écoute les besoins de ton enfant et du second parent, le cœur grand ouvert. Essaie de te mettre à la place de ton interlocuteur, mais sans tomber dans le piège d’interpréter. Aussi, lorsque tu n’es pas certaine de bien comprendre ce qu’ils t’expriment, n’hésite pas à poser des questions, pour bien éclaircir le sujet, c’est hyper important.
Parfois, pour savoir bien écouter il faut d’abord s’exprimer. Alors, à toi de voir ce qui doit venir en premier.
Chose certaine, tu dois t’exprimer. Il est possible que tu aies besoin de calmer tes émotions avant de le faire, respecte ce besoin. Puis, lorsque le calme est revenu en toi, exprime-toi.
Tes craintes :
- ne pas trouver ta place dans l’équation familiale ;
- ne pas arriver à créer un lien fort avec le bébé ;
- te sentir inutile ;
- ne pas voir le bébé grandir ;
- …
Tes besoins :
- être auprès de ton enfant ;
- être auprès de ton petit-enfant ;
- rendre service ;
- te sentir aimée et appréciée ;
- …
Ta fierté :
- de voir ton enfant devenir un parent dévoué ;
- d’être la grand-mère de ce petit être ;
- de voir toute la famille unie par ce nouveau membre ;
- …
Et surtout, ne crains pas d’exposer ta vulnérabilité, c’est ainsi que l’on communique le mieux avec nos proches, le cœur grand ouvert.
On croit souvent à tort que les autres connaissent nos besoins et savent nos désirs. Je ne sais pas pour toi, mais personnellement, j’ai parfois de la difficulté à m’y retrouver moi-même dans le fouillis de mes émotions, alors… Comment les autres pourraient bien arriver à le faire mieux que moi!? Définitivement, mieux vaut t’exprimer!
D’autre part, la touche d’humour, un vieux classique, n’hésite pas à l’utiliser! Toujours pratique lorsque les émotions sont difficiles à transmettre, l’humour te servira à condition de ne pas minimiser ton message ou celui des autres.
Le point de vue des parents
Une fois que tu auras exprimé clairement tes émotions et tes besoins, il se peut néanmoins que les nouveaux parents ne soient pas immédiatement prêts à ouvrir grand leur foyer, pour diverses raisons. N’hésites pas à demander qu’on t’explique ces raisons, s’ils ne l’ont pas déjà fait.
Depuis l’époque où toi et moi sommes devenus parent, un monde de changement a vu le jour dans notre société. D’abord, de nouvelles études ont jeté un éclairage totalement différent sur la façon souhaitable de prendre soin d’un nouveau-né. Des façons de faire qui amènent également une meilleure santé physique et psychologique pour toute la cellule familiale!
Moi-même, en tant que doula, j’expose aux parents les bienfaits dans les premiers jours de vie de bébé d’éviter la visite nombreuse, ou même, de l’éviter tout court, pour :
- préserver leur bulle familiale ;
- faire du peau à peau avec bébé ;
- vivre au rythme du bébé.
Je leur conseille de prioriser leurs besoins et ceux de bébé, plutôt que ceux de la famille élargie. J’espère toujours qu’ils sauront préparer leurs proches adéquatement, mais je demeure consciente que certains accepteront très difficilement de ne pas voir ou prendre le bébé comme ils le souhaiteraient.
La vérité c’est qu’un nouveau-né n’a besoin que de ses parents, c’est tout. Plus tard il bénéficiera de créer des liens exceptionnels avec ses grands-parents, ses oncles et tantes, cousins, etc. Mais il n’en a pas besoin dans ses premiers jours de vie.
Cependant, les parents eux pourraient avoir besoin de votre soutien. Et c’est là que tu peux démontrer l’importance de ta présence!
Comment puis-je t’aider?
Il y a tant de façon d’être un soutien pour de nouveaux parents tout en respectant leur besoin d’intimité. Sois créative!
- un repas préparé et déposé dans l’entrée ;
- prendre leur lessive et la rapporter propre et bien pliée ;
- faire leurs courses ;
- …
Tout en respectant le choix des parents, tu peux te montrer indispensable et avoir ta place auprès d’eux, même dans cette période de cocooning!
Et lorsqu’ils seront prêts pour une présence discrète, tu pourras :
- aider aux tâches dans la maison ;
- surveiller bébé pendant la douche de maman ou la sieste des parents ;
- changer la couche ;
- bercer ou endormir bébé pendant que les parents font autre chose ;
- …
Tu as ta place auprès de cette famille. Et plus tu acceptes de respecter leur rythme et leurs convictions, plus tu seras appréciée et aidante.
« L’expérience ne s’achète pas… » – source inconnue
Je sais bien que tu voudrais faire profiter ton enfant de ton expérience et lui éviter les erreurs que tu as commises. Je sais profondément que tu es rempli d’amour et de bonnes intentions. Je le sais. Cependant… Tu ne peux pas davantage apprendre à ton enfant à devenir parent en lui indiquant la façon de faire, que tu n’aurais pu lui apprendre à faire ses premiers pas en déplaçant toi-même ses pieds. À nouveau, il doit faire seul ses premiers pas incertains afin de prendre de l’expérience et de l’assurance. Et ainsi, à son tour, il deviendra le parent parfait pour accompagner son enfant.
Être parent de nos jours
En quelques décennies, nous sommes passé d’une société qui considérait que :
- Laisser un bébé s’endormir seul valorisait son autonomie
- Prendre beaucoup un bébé le gâtait
- Répondre aux pleurs d’un bébé en faisait un enfant capricieux
- Les pleurs développaient les poumons
- Les préparations commerciales convenaient mieux que l’allaitement maternel
Tout ça et tant d’autres convictions encore qui ont ensuite été défaites par de nombreuses études. Heureusement, selon moi!
Aujourd’hui, c’est la parentalité proximale qui est valorisée. Parce qu’ont a démontré les effets bénéfiques sur le cerveau d’un bébé et d’un enfant d’être rassuré, porté, cajolé, touché et aimé.
Évidemment, nous aussi on les aimait nos enfants! On les aimait et on les aime encore de tout notre être! Mais on était malheureusement mal guidés pour le faire. Je me souviens m’être fréquemment fait reprocher de trop gâter mes enfants, que j’allais « payer pour mes erreurs » lorsqu’ils seraient grands. Parce que, toute têtue que j’étais, j’avais décidé de suivre mon intuition plutôt que les conseils de la société de l’époque. Et je m’en félicite!
Selon moi, l’important est de prendre soin de nos petits avec amour, selon nos propres convictions, pas celles des autres.
C’est peut-être ce que fait ton enfant aujourd’hui, auprès de son propre enfant. Et si c’est le cas, il mérite toute ton admiration et ton soutien. Car c’est grand et admirable de se tenir debout, à l’encontre des autres et pour le bien des siens, ancré solidement dans ses convictions. Et plus il sentira ton respect et ton appui, plus votre relation s’en trouvera renforcée.
L’ingrédient magique
En conclusion, je pourrais presque te faire la promesse que diriger ton amour et ton attention vers les parents en priorité est le meilleur investissement que tu puisses faire pour l’épanouissement de toute la famille. Je t’explique pourquoi en mes mots ; si tu combles ton enfant et son partenaire d’amour, de confiance, d’encouragements, tu remplis leur cœur de tous ces précieux joyaux et tu les rends plus heureux. Et lorsque leur réceptacle est bien plein, ils peuvent encore plus facilement rayonner tous ces merveilleux dons vers leur enfant. Ils deviennent alors des parents de plus en plus confiants, qui transmettent plus facilement l’amour et la confiance à leur bébé. Tout ça, par l’action de l’ocytocine, encore elle! Cette hormone magique et si contagieuse, qui se transmet à la vitesse d’un regard bienveillant.
En somme, plus ces jeunes parents auront confiance en leur habileté à prendre soin et à créer des liens avec leur nouveau-né, plus ils seront enclins à s’ouvrir à l’implication de la famille élargie. Et toi qui auras si bien su prendre soin d’eux, ils sauront pouvoir mettre totalement leur confiance en toi. Tu ne sais pas encore, mais en définitive, déjà tu crées un merveilleux lien entre ce petit-enfant et toi.
Alors, dis-moi? Comment souhaites-tu troquer ton rôle de mère pour celui de grand-mère?
Tu aimerais un coup de pouce pour franchir ce passage, sache que mon rôle est d’accompagner la naissance des familles. Tu peux me contacter sans hésiter!